Portrait d'artiste : Didier Fournet

Portrait d'artiste : Didier Fournet

à partir du 7 juillet 2020

C'est après de longues années passées auprès de photographes professionnels que Didier Fournet décide de se consacrer à son tour à cet art. L'artiste français, que nous suivons depuis ses débuts, partage désormais son temps entre la France et le Portugal, lorsqu'il ne voyage pas aux quatre coins du monde pour en capturer la diversité des paysages. Ses dernières séries ? Le Sud-Ouest de la France, son pays d'adoption, et Venise, la Sérénissme. À travers ses « vibrations », toujours à mi-chemin entre abstraction et réalité, il réinvente ces lieux en faisant vibrer leurs structures sans jamais maquiller la présence de l’homme. Dans ses scénographies déstructurées, il réussit la prouesse de figer le temps qui passe.

Autodidacte, il a acheté son premier appareil photo au début de l’adolescence à Paris. Longtemps directeur artistique pour de grands groupes de communication, l’image a toujours été au centre de sa vie. Ses sources d’inspiration vont du fourmillement de détails de Jérôme Bosch au gigantisme d’Andréas Gursky ; de la précision des compositions de David Lachapelle à la palette multicolore du Douanier Rousseau. Lorsqu'il entame un shooting, il détermine un lieu puis un angle de vue parfois surélevé d’où il se poste comme un anthropologue immobile et prend des centaines de clichés. Les éléments qui l’intéressent bougent : ce sont les nuages, la marée, les passants, les lumières, le temps qui s’écoule… Il travaille avec un Hasselblad numérique de 60 millions de pixels afin de capturer le plus de détails possibles. Ensuite, durant plusieurs jours ou semaines, il constitue une scène qui n’a jamais existé dans un seul instant. Il courbe le temps et encapsule ainsi plus d’une heure de vie dans une seule photographie, sans que cela soit perceptible au premier regard. Mais une bonne observation permet de découvrir qu’une même personne est reproduite deux, voire trois fois dans la photo et cela révèle ainsi son chemin. Enfin, vient le temps de la « vibration »: il multiplie les calques sur Photoshop dans une sculpture numérique où il coupe et colle des millions de pixels.

« Chacune de mes vibrations est un nouvel espace-temps. J'aime quand mon travail interpelle le public. J'apprécie particulièrement quand celui-ci s’interroge sur la technique, sur la reconnaissance du lieu et des personnes, et qu'il s’étonne de la richesse de ma palette de couleurs et les détails infinis. Je suis un peintre contemporain de la photographie qui a choisi les pixels pour pinceaux et les vibrations pour révéler une nouvelle beauté d’un monde habité… autrement. »

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