« L'oeuvre d'art est indestructible, essentielle, le contraire de l'éphémère et de la mode. Dans mes peintures ce qui est intéressant c'est la dualité entre l'immatériel, le sentiment ressenti et la persévérance de l'oeuvre, le plaisir constant qu'elle provoque. Quand le choix d'un tableau est profond, vous n'aurez jamais envie de vous en séparer. C'est cette rencontre-là qui m'intéresse. »

Laurent Gélis propose un beau voyage à travers un regard particulier qui permet de « voir ce que l'on ne voit pas », et partage son amour du Brésil, de ses différents territoires de Rio de Janeiro à Inhotim dans le Minas Gerais, mais également l'envie de partager ses émotions. Les architectures magiques, paysages poétiques, l'abstraction des villes, l'évocation du carnaval, les visages indigènes sont autant de sources d'inspiration. Au départ, il prend des photos des lieux qui l'enchantent. Ensuite, elles sont sélectionnées en fonction de la pureté des lignes, de la beauté des formes, des masses, des perspectives qu'elles offrent, des ombres imaginaires... un ensemble d'éléments essentiels pour retranscrire l'émotion vécue. Ré-interprétés avec sensibilité, les graphismes ainsi créés servent de base à son travail de peinture.

L'artiste prend un grand soin à construire des gammes de couleurs repérées lors de ses longues séances d'observation. Il y a plusieurs années, Laurent Gélis a étudié la géographie des couleurs au côté de Jean- Philippe Lenclos, un des plus grands coloristes français. Le choix se fait parmi un inventaire de couleurs recueillis grâce aux photos, aux échantillons de matières collectés, aux objets chinés. Les prises de vue alimentent un travail graphique composé de lignes simples et de masses colorées : « La peinture c'est avant tout des associations de couleurs qui vont m'enchanter. » Le spectateur sensible aux images du Brésil peut se projeter comme il le souhaite en découvrant ces masses rayonnantes.