
Portrait d'artiste : Nadejda Pastoukhova
Les natures mortes de l'artiste russe Nadejda Pastoukhova laissent songeur. Elles nous transportent dans son monde onirique et poétique, dans lequel les fruits prennent vie, où la banalité du quotidien prend une dimension cosmique, où l'on prend conscience de la beauté de la simplicité. Ethérées mais puissantes, ses peintures sont une véritable ode au monde spirituel mais également à la présence humaine.
"La poésie du réel, du quotidien m’attire. Mes compositions sont très épurées, comme dans les natures mortes minimalistes et intimes de Morandi, ou à l’instar des étendues audacieuses des paysages de Peter Doig. Souvent, dans mes tableaux qui représentent des objets ou de vastes paysages déserts, l’homme est absent, mais sa présence est tangible : elle est traduite par des objets qu’il a créés, touchés, et peut-être laissés."
Le grain et la surface matte de ses tableaux sont proches des fresques murales que j’elle a pu apercevoir dans les cathédrales orthodoxes russes. Cette surface a également un aspect sensuel : on a envie de toucher la toile, de la parcourir de la main pour sentir sa douceur. Sa peinture évolue par couches ; plusieurs dizaines de passages de couleurs semi-opaques mélangées à de la cire (technique dite de « l’encaustique » ) créent finalement une atmosphère chromatique riche et unie. "J’aime particulièrement les palettes des peintres italiens de l’époque de la Renaissance, tel que Bellini." Pour Nadejda, tout réside dans l'atmosphère de ses tableaux : "Dans mes toiles, dessins ou gravures, j’essaie de créer une ambiance, un monde où le temps est suspendu. Le silence et l’immensité enveloppent des compositions épurées et simples. Enfin, je cherche à rendre belles des choses qu’on ne regarde plus."